Les déclarations les plus passionnées ne sont pas forcément les mieux comprises. Ni par l'être aimé... ni par la justice. "Violences volontaires sans ITT avec préméditation" : c'est le chef pour lequel le tribunal correctionnel de Metz a condamné un ancien avocat, Patrick Serre, 44 ans, qui avait adressé en 2002 et 2003 quelque 800 missives enflammées au domicile d'une ex-consoeur. Outre ce bombardement épistolaire, il l'avait couverte de fleurs...
L'élue de son coeur, avocate de 38 ans, avait pourtant demandé à l'amoureux transi de ne plus l'importuner, mais celui-ci avait redoublé d'assiduité, lui envoyant jusqu'à six lettres par jour. Excédée, elle avait fini par porter plainte pour ce "harcèlement épistolaire". "On est au-delà de la raison. Ma cliente, qui a subi un châtiment particulièrement insupportable, vit aujourd'hui cachée. Il faut que tout cela cesse", avait plaidé son avocat.
L'ex-avocat, qui a cessé d'exercer en 2001 et vit aujourd'hui du RMI, retiré chez sa grand-mère à Beaune, échappe donc in extremis à l'emprisonnement, mais il écope aussi de deux ans de mise à l'épreuve... assortis de l'obligation de suivre un traitement médical approprié. Deux expertises psychiatriques avaient en effet conclu à une "paranoïa aiguë" et à une "hypertrophie du moi" mais "sans aucune véritable agressivité". En prime, il lui est interdit de revoir sa victime et il devra lui verser un euro symbolique